Et si on prenait le temps ensemble d’apprécier et de s’inspirer de personnes qui ont marqués leur époque et leur domaine.  Aujourd’hui on s’intéresse à Susan Sontag, photographe.

Susan Sontag, essayiste et militante américaine des années 60-70, a porté un œil analytique et précis sur le pouvoir des images. Si elle n’était pas photographe de formation, elle a su dans son ouvrage sur la photographie (1977) trouver les mots exacts et universels sur le thème de la photographie. Aujourd’hui cet ouvrage, est certainement un des essais les plus importants sur le sujet.  

Si tu souhaites lire sur la photographie, cet ouvrage est un classique. Il ne te délivrera pas des points techniques sur la production des photos mais il te permettra une réflexion critique et anticapitaliste sur le pouvoir des photographies, leurs messages et leurs limites.  

“Prendre une photo, c’est s’associer à la condition mortelle, vulnérable, instable d’un autre être (ou d’une autre chose). C’est précisément en découpant cet instant et en le fixant que toutes les photographies témoignent de l’œuvre de dissolution incessante du temps.” 

Peter Hujar, Susan Sontag, 1975, tirage gélatino-argentique, The Morgan Library & Museum 

“ [Le photographe] ne cesse d’essayer de coloniser de nouvelles expériences ou de trouver des façons nouvelles de regarder des sujets familiers, afin de se battre contre l’ennui.”  

Diane Arbus, Susan Sontag and her son on bench, N.Y.C. 1965

« Prendre un cliché, c’est participer à la vulnérabilité, à la nature instable et mortelle d’un être ou d’une chose. » 

The terror of war , pris par Nick Ut pendant la guerre du Viêtnam remportera le prix Pulitzer en 1973. Sontag utilise longuement cet exemple dans l’ouvrage. Elle a affirmé que la photographie a une grande responsabilité, non seulement une vision esthétique, mais aussi une fonction éthique.

.

« Bien que l’appareil photo soit un poste d’observation, il y a dans l’acte photographique plus que de l’observation passive. Comme le voyeurisme érotique, c’est une façon d’encourager, au moins tacitement, souvent ouvertement, tout ce qui se produit à continuer de se produire. » 

“Les photographies, qui ne peuvent rien expliquer par elles-mêmes, sont d’inépuisables incitations à déduire, à spéculer, à fantasmer.”

Posted by:Bigboard